Chaque dernier week-end de septembre, une frénésie envahie le village : voici venu le temps de la foire automnale avec son lot de brocanteurs, de chineurs, de forains, de professionnels en tout genre, d'associations diverses, de buvettes, d'artisans et de peintres du dimanche.
D'habitude, un petit coup de main matinal à l'équipe des conseillers municipaux pour le montage des stands extérieurs suivi d'une bonne collation éthylique me suffit largement. Or, cette année, ma dulcinée se retrouvant, toute la journée, préposée à la vente de tickets pour la boustifaille (avocate, cela mène décidément à tout), fallait bien que le JR, il s'occupe.
Brève hésitation, coup de fil au voisin qui coordonne l'expo d'art et d'artisanat à l'église (oui, la bâtisse où je me suis marié sert vraiment à tout dans notre petite communauté), réservation d'une petite place près de l'autel au fond, et me voilà parti pour montrer au grand public le fruit de mon hobby, la restauration et la transformation de vieilles pipes.
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Caché derrière mon sympathique tablier de cuisine (certes, j'ai honte, mais d'une part c'est parfaitement raccord avec la nappe, et d'autre part, pourquoi faire l'économie d'un blasphème supplémentaire ?), donc, planqué derrière mon tablier, aucune ambition pécuniaire particulière; juste du plaisir à partager, discuter et rencontrer du public au milieu d'une petite vingtaine d'exposants (potiers, photographes, bijoutiers, peintres, céramistes, ébénistes).
Pour me permettre de bidouiller tranquillement quelques becs et perçages sans tomber dans une parano exacerbée de surveillance à outrance, les pipes exposées étaient fixées sur un tableau. Un diaporama avant/après défilant sur une tablette apportait quelques éléments de compréhension.
La journée, qui se déroula sans encombre ni réflexion d'indignation vis à vis de la tueuse en bruyère, sera marquée par une affluence continue et un véritable intérêt face à ce recyclage de vieilles bouffardes utilisant les rhizomes de bambou du jardin.
